jeudi 29 janvier 2009
Shell hausse son dividende
Arrêtons-nous un instant ce matin pour réfléchir. Prenons un peu de recul et pensons-y bien, moi qui écris ces mots, et vous qui les lisez : nous faisons partie de cette myriade d'investisseurs -- grands et petits -- qui, d'un bout à l'autre de la planète, vivent une époque de turbulence inimaginable il y a encore quelques mois. Une époque de tension et d'incertitude qui marquera probablement nos sociétés pour des décennies à venir.
Vous le savez comme moi: il ne se passe pratiquement pas un jour ces temps-ci sans que nous soyons saisis par le ton alarmiste d'une manchette ou d'un événement qui concernent le marché boursier, l'économie et le sort de dizaines de milliers de travailleurs partout dans le monde. Que que ce soit en Amérique du Nord ou en Asie, les investisseurs sont sous le choc. Ce qui était acquis hier semble aujourd'hui nous glisser entre les doigts...
Comme le résumait hier au Forum économique de Davos le magnat australien des médias, Rupert Murdoch, «la grande majorité des gens, à travers le monde, sont déprimés et traumatisés par le fait que leurs épargnes, le patrimoine accumulé dans leurs maisons ou leurs fonds de pension ... Un gros pourcentage de tout ça a disparu».
Pas facile de garder son sang-froid face à ce qui nous apparaît, parfois, comme un déluge de calamités. Je ne prétends pas par mes écrits avoir réponse à toutes les questions, encore moins panser toutes les «blessures» résultant de l'effondrement boursier. Mais je choisis délibérément de vous offrir, de jour en jour, le côté positif des choses. À mon avis, broyer du noir ne sert à rien. Il vaut mieux regarder devant soi et chercher à rebâtir ce que nous avons perdu sur des bases plus solides.
De bonnes compagnies
L'économie mondiale a beau être dans un état lamentable, il reste heureusement un grand nombre de compagnies qui se tirent très bien d'affaire en raison de leur bilan imprenable et de la robustesse de leurs opérations. À mon avis, ces compagnies se distinguent, entre autres, par leur capacité à augmenter leur dividende même en temps de crise.
Monsanto, Shaw Communications, Metro et ATCO -- pour n'en nommer que quelques-unes dont j'ai parlé tout récemment -- sont de cette trempe. Et aujourd'hui, Royal Dutch Shell plc s'ajoute à la liste. La pétrolière anglo-néerlandaise annonce ce matin une hausse de 5% de son dividende trimestriel, à 42 cents US. Il s'agit d'une augmentation de 11% sur le dividende versé il y a un an.
Cette bonne nouvelle nous arrive alors que la compagnie inscrit une perte trimestrielle plus forte que prévu de 2.8 milliards $, en raison d'une réévaluation à la baisse de la valeur de ses inventaires. N'eut été de cette réécriture comptable, le bénéfice net aurait diminué de 28% à 4.79 milliards US$. Pour l'année 2008, «sur la base du coût courant des approvisionnements» (Current Cost of Supplies Basis), les profits atteignent quand même un record de 31.4 milliards $, en hausse sur ceux de 2007 (27.6 milliards $).
Autre raison de se réjouir: en dépit de la forte chute des cours du pétrole, Royal Dutch Shell -- dont les ADR (American Depository Receipts) de catégories A et B se transigent à la bourse de New York -- prévoit maintenir ses dépenses en capital à 31 ou 32 milliards $ pour 2009.
Commentant les résultats du groupe, le directeur général Jeroen van der Veer a estimé qu'il s'agissait d'«une performance satisfaisante étant donné la pression sur la demande de pétrole et de gaz due au ralentissement économique mondial». Il réaffirme que «notre stratégie continue d'être de verser des dividendes compétitifs et progressifs, et de faire des investissements importants dans le groupe dans l'objectif de sa rentabilité à venir».
Le rendement de l'ADR de catégorie B de Royal Dutch Shell est de 3.4% au cours de 49.40$. À remarquer que l'ADR de catégorie A se transige à un prix supérieur, dû semble-t-il au fait que la compagnie rachète cette classe d'actions en priorité dans son programme de rachat présentement en vigueur. Il faut aussi savoir que les deux dividendes peuvent être taxés différemment à la source. Règle général, il semble que l'ADR de catégorie B soit celui qui est recommandé pour les investisseurs nord-américains.
Bonne journée!
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Marc,
RépondreSupprimerbonjour....Je tenais à vous dire que votre blog est très intéressant, avec des analyses très complètes et que c'est toujours avec un grand plaisir que je le lis.
Bonne continuation.
Bien à vous. Pierre Marchand (groupe Valeur et Conviction )
Je viens de visiter votre blogue et je dois dire que j'ai bien aimé. Je vous ai d'ailleurs ajouté à mon groupe de favoris.
RépondreSupprimerMerci pour l'encouragement et bonne chance avec votre propre initiative!
M.F.