jeudi 15 janvier 2009
Le pire début d'année de tous les temps
L'indice Dow Jones (-6.6%) et le S&P 500 (-6.7%) connaissent en 2009 leur pire début d'année de tous les temps.
C'est la manchette choisie par le site web de CNBC pour coiffer son compte-rendu de l'activité boursière au pays de l'Oncle Sam, hier. Il faut dire que la journée a été éprouvante: le DJIA a perdu 248.42 points (2.9%) et le S&P 500 29.17 points (3.35%). En six sessions, le DJIA s'est dégonflé de 10%. Décidément, Monsieur Le Marché n'a pas le goût de la fête!
Une pléthore de nouvelles négatives ont contribué à l'implosion des indices ces derniers jours. Il y a bien sûr les annonces de mises à pied qui fusent aux quatre coins du monde; ensuite les compagnies qui font part de résultats décevants et réduisent les attentes; le plan de stimulus du président Obama qui semble de moins en moins convaincre, au fur et à mesure qu'en filtrent les détails. C'est sans compter l'épée de Damoclès qui plane toujours au-dessus de l'industrie automobile américaine (malgré l'aide qui lui a été accordée), les interventions de la Réserve fédérale américaine qui sont perçues comme le germe d'une poussée inflationniste sans précédent, et j'en passe...
Hier, la journée a particulièrement mal commencé lorsque Wall Street a pris connaissance des statistiques des ventes au détail pour le mois de décembre. La baisse de 2.7%, beaucoup plus importante que celle prévue (1.4%), a ébranlé les observateurs. Il y a aussi le secteur financier qui donne l'impression d'être encore loin d'avoir réglé tous ses problèmes. Citigroup (C) doit faire état de ses résultats vendredi et les experts anticipent de très lourdes pertes. Il en va de même pour le géant Bank of America (BAC), à qui le département du Trésor s'apprête à accorder une autre injection de capital (elle a déjà reçu 25 milliards $!) afin de l'aider à absorber son acquisition de Merrill Lynch.
Et chez nous, au Canada, nous n'étions pas en reste: la nouvelle du dépôt de bilan de Nortel Networks (NT-TSX) a créé une onde de choc. Du temps qu'elle était une filiale de Bell Canada, Nortel était en effet un fleuron national. La compagnie était vue à juste titre comme un chef de file mondial en R&D pour l'industrie des télécommunications. Sa descente aux enfers avait commencé avec l'éclatement de la bulle techno. Ensuite, les malversations commises par une équipe de dirigeants malhonnêtes l'ont presque jeté à terre. La crise actuelle sera peut-être la fin si rien n'est fait rapidement. Ce sont encore 32,000 «bons» emplois qui pourraient disparaître.
Encore heureux qu'il n'y ait pas que du négatif. Hier également, plusieurs sociétés ont divulgué de bons résultats. C'était le cas de Cogeco (CGO-TSX, CCA-TSX), Corus Entertainment (CJR.b-TSX), Astral Media (ACM.a-TSX) et Shaw Communications (SJR.b-TSX), notamment. Mais il est bien difficile de se réjouir quand vous n'avez pas fini de digérer ces quelques éléments positifs que vous apprenez, l'instant d'après, que Canwest Global (CGS.a-TSX) rapporte une perte beaucoup plus importante que prévu. En plus, la compagnie avertit qu'elle pourrait fort bien se retrouver, très prochainement, dans la fâcheuse position de contrevenir aux termes de ses emprunts bancaires... C'est le comble!
Vraiment, il n'y avait pas beaucoup d'endroits où se cacher hier. Et ça n'augure guère mieux aujourd'hui: les indices asiatiques sont en forte baisse.
Dans ce climat très proche de la panique, il n'est pas facile de maintenir le cap, j'en conviens. C'est pourtant ce qu'il faut faire. Je suis en train de préparer mon prochain article faisant le profil d'une compagnie ayant un long historique de dividendes croissants. Une compagnie solide dont le présent ralentissement économique ne fera, à mon avis, que renforcer la position de commande sur son marché.
C'est pour bientôt. En attendant, bonne journée!
P.S. -- Un petit conseil pour finir: si vous en avez assez du négatif, fermez les écoutilles, au moins pour quelques heures. Vous ne vous en porterez que mieux.
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