lundi 19 janvier 2009

La table ronde de Barron's -- 2e partie


La deuxième partie de la Table ronde annuelle du magazine Barron's nous dévoile les choix de quatre des participants -- Bill Gross, Felix Zulauf, Archie MacAllater et Abby Joseph Cohen -- pour l'année 2009.


Encore cette semaine, les participants s'entendent pour dire que nous sommes bien loin d'avoir vu la fin du marché baissier. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'occasions d'investissement intéressantes, bien au contraire. Tout dépendant du style de gestion des uns et des autres, les stratégies suggérées pour faire face à ce «bear market» de catégorie «Grizzly» (dixit Barron's) diffèrent toutefois énormément. À vous de juger.

Bill Gross

Le spécialiste du marché obligataire et fondateur de Pimco m'a quand même surpris d'entrée de jeu en suggérant l'achat, entre autres, d'actions privilégiées émises par les banques américaines. Il ne donne aucune précision, mais fait remarquer que les rendements sur les actions privilégiées de certaines banques atteignent présentement entre 11 et 13% sur le marché, ce qu'il juge «remarquable» en tenant compte du fait que le Trésor américain en a lui-même acheté pour des centaines de milliards de dollars à un taux de 5%.

Archie MacAllaster


Le président de MacAllaster, Pitfield, MacKay est certainement le plus «bullish» à s'asseoir à la table ronde cette année. Il le dit sans détour: «Je suis optimiste pour le marché boursier. Il n'y en a pas beaucoup de mon avis, je sais. Cela va prendre du temps, mais il y a de bonnes affaires sur le terrain. Si vous pouvez les trouver, vous allez bien faire».

De toute évidence, c'est dans le secteur financier qu'il voit le meilleur potentiel. Ses choix sont Franklin Resources (BEN), Supervalu (SVU), Williams Cos. (WMB), Harford Financial Services (HIG), Delta Air Lines (DAL), MetLife (MET) et Prudential Financial PRU). Du groupe, j'aime bien Franklin et Hartford.

Franklin Resources est le gestionnaire des Fonds Templeton et Mutual Shares. Assise sur un magot d'environ 4 milliards $, la compagnie est en excellente position pour faire des acquisitions. Selon M. MacAllaster, les deux prochaines années ne seront pas faciles, mais par la suite BEN pourrait fort bien gagner plus d'argent qu'elle ne l'a jamais fait. L'action procure un rendement de 1.5% au prix actuel de 54.80$ (ratio c/b: 8).

Hartford Financial est à mon avis plus risqué. À quelques sous de 14$ (17$ le 5 janvier, jour de la table ronde), l'action verse un dividende de 1.28$ pour un rendement de plus de 9%. La valeur au livre est de 41$. En 2007, la compagnie a dégagé un bénéfice net de 8.25$. Pour 2008, la direction a révisé à la hausse sa prévision de bénéfice net qui se situe entre maintenant entre 4.30$ et 4.50$.

«Je pense qu'ils vont faire mieux que 5$, et peut-être même 6$, en 2009. Ils se sont donnés beaucoup de flexibilité en obtenant un financement d'une couple de milliards en Europe. En plus, ils ont acheté une banque d'épargne en Floride, obtenu un peu d'argent du TARP (Trouble Assets Relief Program). Je suis convaincu qu'ils n'auront aucun problème de financement. Ils ont 350 milliards $ d'actifs et, dans cinq à 10 ans, la valeur de l'entreprise sera beaucoup plus grande qu'aujourd'hui. Entretemps, vous l'achetez à quatre fois le bénéfice net par action», d'expliquer M. MacAllaster.

Felix Zulauf

Autant le dire tout de suite, le fondateur et président de Zulauf Asset Management est, à mon avis, un «ultra-bear». Comme Fred Hickey, la semaine dernière, il recommande d'acheter de l'or -- en lingots de préférence. Une protection incomparable contre l'inflation, selon lui. Entretemps, les investisseurs devraient «conserver leur poudre au sec», placer leurs liquidités dans des instruments offrant des revenus fixes. Il suggère aussi l'achat d'obligations gouvernementales et corporatives de bonne qualité, à échéance de cinq ans, dans des secteurs contre-cycliques comme les télécoms, l'énergie et l'alimentation.

Abby Joseph Cohen

La stratégiste senior et présidente de l'Institut des marchés globaux de Goldman Sachs avait une bouillabaisse d'obligations corporatives et d'actions de compagnies à recommander aux lecteurs de Barron's cette année. Passons sur les obligations pour nous attarder aux actions. Ses suggestions sont Bank of America (BAC), Duke Energy (DUK), Wyeth (WYE), ITT (ITT), Applied Materials (AMAT) et Hess (HES).

Pour un investisseur à la recherche de dividende, aussi bien oublier tout de suite Bank of America qui vient de réduire le sien pour la deuxième fois en moins d'un an, à un cent trimestriellement. Duke Energy, un fournisseur d'électricité, est attrayant avec un rendement d'un peu plus de 6%. Sa croissance est loin d'être spectaculaire à environ 5% par année, mais Mme Cohen est d'avis que la compagnie pourrait faire mieux que prévu, en raison notamment de nouvelles initiatives en économie d'énergie et développement durable, sans compter qu'elle est bien placée pour tirer profit des dépenses en infrastructures.

Wyeth est l'autre suggestion que je retiens. L'action de cette compagnie pharmaceutique se transige à un cours ratio/bénéfice très raisonnable de 10. Son dividende de 1.20$ offre un rendement d'environ 3% au cours actuel de 38.80$. «L'action de Wyeth est un bon choix dans le secteur pharmaceutique, explique Mme Cohen. La compagnie est moins touchée que les autres par les expirations de brevet et, en plus, elle a une division de biotech importante. Sa division de vaccin et de recherche biologique croît aussi à un taux annualisé de 20%, en plus de générer d'importantes liquidités. Il y également une bonne possibilité de hausser le dividende. Pour toutes ces raisons, Wyeth pourrait aussi être une cible d'acquisition de choix pour un concurrent plus gros.»

Voilà pour aujourd'hui. Je reviens avec la conclusion la semaine prochaine.

Bonne journée!


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