La troisième et dernière partie de la Table ronde annuelle du magazine Barron’s nous révèle, cette semaine, les suggestions d’investissement des experts Scott Black, Marc Faber, Mario Gabelli et Oscar Schafer pour l’année 2009.
S’inspirant sans doute du titre du best-seller de l’économiste Burton Malkiel, le président-fondateur de Delphi Management, Scott Black, nous rappelle que «le marché est comme une promenade à l’aventure» (random walk). Impossible donc de se prononcer sur la direction de la bourse à court terme, même si il apparaît évident, selon lui, que l’économie n’a pas encore atteint le fond du baril.
M. Black propose quatre compagnies qui allient robustesse des profits à un rendement élevé sur l’avoir des actionnaires : Oracle (ORCL), General Dynamics (GD), XTO Energy (XTO) et Endo Pharmaceuticals (ENDP).
Celui que Barron’s décrit comme un investisseur dans la tradition de Graham et Dodd mise aussi sur Ameron International (AMN), un fabricant de tuyaux de fibre de verre qui réussit bien présentement en Asie, mais dont les ventes pourraient littéralement exploser si le plan de relance du président Obama injecte autant d’argent que prévu dans les infrastructures.
Sa dernière suggestion est StealthGas (GASS), une compagnie dont les actifs – des bateaux – valent 335 millions $ libres de dette, «seulement pour la ferraille», soit bien plus que la capitalisation boursière de 105 millions $.
Marc Faber
Surnommé le Dr. Doom, le fondateur et dirigeant de Marc Faber Ltd. est évidemment loin d’être d’être optimiste pour l’économie mondiale. Pour lui, le prochain «cas Madoff» -- «the next Ponzi scheme» – est le gouvernement américain : «Ça va imploser. C’est simplement une question de temps», assure-t-il.
Malgré ces évocateurs de lendemains encore plus sombres, M. Faber n’en estime pas moins que les marchés pourraient nous surprendre à la hausse, et ce même si les conditions économiques sont «horribles». Les valeurs sont particulièrement intéressantes, croit-il, en Asie et dans le secteur des métaux et ressources.
En Asie, ICICI Bank (IBN), Infosys Technologies (INFY), Bangkok Bank, Glow Energy, Fraser & Neave, United Overseas Bank, OCBC, Swire Pacific et Sun Hung Kai Properties figurent parmi ses préférés. La plupart de ces compagnies sont gérées de façon très conservatrices et certaines -- particulièrement les banques -- versent de généreux dividendes. Bien sûr, l'inconvénient est de trouver un courtier qui puissent vous acheter leurs actions -- inconvénient auquel il faut ajouter l'exposition aux devises locales.
Parmi les cycliques, le gestionnaire aime bien Alcoa (AA), Rio Tinto Alcan (RTP), BHP Billiton (BHP), Vale (RIO) et Freeport-McMoRan (FCX).
Il propose aussi une variété de fonds transigés en bourse (ETF) couvrant des pays comme le Brésil, l’Inde, la Russie et l’est de l’Europe, de même que la Chine. Enfin, il me surprend en affirmant que des compagnies comme Intel (INTC), Cisco Systems (CSCO), Yahoo (YHOO), Oracle (ORCL) et Microsoft (MSFT) «vont doubler et même tripler avant d’aller à zéro». «Vous allez faire beaucoup mieux avec leurs actions qu’en achetant des bons du Trésor», argue-t-il.
Oscar Schafer
Le partenaire de direction chez O.S.S Capital Management a confiance que ses «trouvailles» feront bien sur un horizon de 12 à 24 mois, en dépit du fait qu'il se reconnaît lui aussi incapable d’anticiper la direction des marchés entretemps.
Les pharmaceutiques Shire (SHPGY) et Wyeth (WYE) ont selon lui un excellent potentiel. Son intuition était bonne (la table ronde, rappelons-le, a eu lieu le 5 janvier) puisque Wyeth a conclu une entente de fusion avec le géant Pfizer (PFE) au cours du week-end pour 68 milliards $US.
Lender Processing Services (LPS), un concepteur de logiciels pour les banques et autres admistrateurs d’hypothèques qui constitue son dernier choix, devrait profiter de l’augmentation des défauts de paiement et de la crise financière.
Mario Gabelli
Pour conclure, le président de Gamco Investors pense que la plan de relance du président Obama offre des opportunités d’investissement intéressantes, notamment dans le développement du réseau électronique et de la «large bande» (broadband) pour l’internet. Ses choix sont nombreux et (selon moi) parmi les plus intéressants :
• O’Reilly Automotive (ORLY) : un grossiste de pièces d’automobile ciblant le consommateur qui devrait tirer profit du fait qu’il y a 250 millions de véhicules de près de 10 ans d’âge sur les routes aux Etats-Unis et que ce nombre va croître en raison des achats qui sont différés.
• Telephone and Data Systems (TDS) : l’action est à 32$, mais la rumeur court que Verizon ou AT&T a tenté de l’acquérir moyennant une prime de 50%, à 65$. Ses 70 millions d’actions de United States Cellular (USM), à elles seules, valent 26$. «C’est un double, peut-être une triple.»
• Cadbury (CBY) : la compagnie contrôle 10% du marché du chocolat en dehors des États-Unis et 27% du marché de la gomme à mâcher dans le monde. L’action se transige à des ratios très raisonnables. Les profits pourraient augmenter de 15% simplement par l’accroissement des ventes et l’amélioration des marges.
• Dr Pepper Snapple (DPN) : une cible attrayante pour de plus gros joueurs. Profitable même si rien ne se concrétise.
• Ascent Media (ASCMA) : l’action vaut moins cher que les liquidités en caisse.
• Liberty Media (LMDIA) : le cours est de 18$ et les actifs nets totalisent 22$. Sans compter une valeur de 10$ liée à sa participation dans DirecTV (DTV).
• Time Warner (TWX) : dans trois ans, la compagnie n’aura plus de dette et 1.5 milliard $ en trésorerie. Les profits devraient être de 1.20$ par action.
• Maine & Maritimes (MAM) : en partenariat avec Central Maine Power, elle va connecter ses fermes d'éoliennes au réseau électrique de la Nouvelle-Angleterre, ce qui doublera ses profits.
• Alberto-Culver (ACV) : possède Noxema, filiale de Sally Beauty (SBH). Liquidités de 438 millions $, pas de dette. Sa gamme de produits en fait une cible d’achat pour une plus grosse compagnie.
• Energizer (ENR) : les bénéfices vont croître de 20% par année pour les cinq prochaines années. Le prix du zinc a diminué de presque 75%, ce qui réduit considérablement leurs coûts. En plus, les consommateurs réduisent leurs inventaires, ce qui créera éventuellement une forte demandes pour leurs produits: batteries et lames de rasoir. Lors de la reprise, d'ici trois ans, l’action pourrait faire mieux que doubler.
Et bien voilà! c'est tout. Peut-être en reparlerai-je de la Table ronde un peu plus tard au cours de l'année, lorsque ses participants se réuniront à nouveau pour faire le point sur leurs prévisions.
Bonne journée!
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