mardi 30 juin 2009

Maigre récolte


Le moins que l'on puisse dire, c'est que la récolte d'augmentations de dividende a été maigre en mai.


Seulement 24 compagnies ont fait de telles annonces, le deuxième plus faible total depuis le début de l'année. En mars, je n'en avais compté que 22. Est-ce à dire que les compagnies préfèrent attendre le début d'un trimestre avant d'annoncer leur décision? Si septembre est dans la même veine, cela pourrait confirmer cette supposition.

Au total, dans les six premiers mois de l'année, j'ai dénombré 275 augmentations de dividende. Sur l'ensemble, il y en a quarante-deux (un peu plus de 15%) annoncées par des compagnies canadiennes. C'est très bien si l'on considère que l'économie canadienne représente environ le dixième de celle des États-Unis.

En juin, j'ai remarqué plusieurs compagnies spécialisées dans l'alimentation et les produits pour la maison: Casey's General Store, Clorox, Del Monte Foods, Empire Company (Sobey's, IGA), General Mills, Target, Village Supermarket. Il s'agit bien sûr de secteurs «défensifs», dont les ventes sont moins touchées par le ralentissement économique.

Pour l'investisseur qui recherche un dividende solide et croissant, la leçon est simple à retenir: observez vos habitudes de consommation et celles des gens autour de vous; prenez bonne note des dépenses «essentielles» ou les moins susceptibles d'être coupées; enfin, intéressez vous aux compagnies qui fabriquent ou offrent ces produits et services de première nécessité. Sans trop d'efforts, vous devriez débusquer quelques bons candidats pour votre portefeuille. En somme, il suffit de garder l'oeil ouvert.

Bon. Voici la liste du mois de juin.

Bonne journée!


EN JUIN

- Bard C.R. Inc.: 0.04$ à 0.68$
- Cardinal Health Inc.: 0.14$ à 0.70$

- Casey's General Store Inc.: 0.04$ à 0.34$
- Clorox Company: 0.06$ à 2$
- Darden Restaurants Inc.: 0.20$ à 1$
- Del Monte Foods Company: 0.04$ à 0.20$
- Duke Energy Company: 0.04$ à 0.96$
- Empire Company: 0.04$ à 0.74$ *
- Florida Public Utilities Company: 0.01$ à 0.48$
- General Mills Inc.: 0.18$ à 1.88$
- John Wiley & Sons Inc.: 0.04$ à 0.56$
- Marsulex Inc.: 010$ à 0.74$ *
- Medtronic Inc.: 0.07$ à 0.82$
- National Fuel Gas Company: 0.02$ à 1.34$
- National Healthcare Corporation: 0.08$ à 1.04$
- Oil-Dri Corporation of America: 0.04$ à 0.60$
- Petsmart Inc.: 0.28$ à 0.40$
- Realty Income Corp.: 0.00375$ à 1.7085$
- Target Corporation: 0.04$ à 0.68$
- Universal Health Realty Income Trust: 0.02$ à 2.38$
- Village Super Market Inc.: 0.06$ à 0.86$
- VSE Corp.: 0.02$ à 0.20$
- Wi-Lan Inc.: nouveau à 0.05$
*
- W.P. Carey & Company LLC: 0.006$ à 1.99$

* Compagnie canadienne

lundi 1 juin 2009

Un petit mot sur Donaldson


Autant vous le dire tout de suite, Donaldson Company subit plus durement que je ne l'avais prévu les contre-coups du ralentissement économique.


La compagnie a fait état d'un ralentissement accentué la semaine dernière en publiant ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice financier de 2009. Les ventes ont diminué de 30% (24% en faisant abstraction des fluctuations de devises) et le bénéfice net de 42%. Après neuf mois, les baisses sont de 11% et 12%.

La direction a réagi en accentuant ses efforts de restructuration qui se traduisent par la suppression de 850 emplois au troisième trimestre. Au total, 2 700 employés, soit 20% de la main d'oeuvre totale, auront été mis à pied depuis le début de l'année fiscale. La compagnie espère ainsi épargner 100 millions de dollars annuellement et n'écarte pas la possibilité d'effectuer des coupures additionnelles si la récession s'intensifie.

Compte tenu des conditions extrêmement difficiles touchant pratiquement tous les marchés desservis par Donaldson, le pdg, Bill Cook, s'est dit satisfait des résultats du trimestre. Tout en déplorant les décisions douloureuses qui ont été prises ces derniers mois, il était fier de constater que les marges brut et d'opération se sont redressées par rapport au trimestre précédent. La compagnie a même dégagé des flux de trésorerie libres de 100 millions $ au cours du dernier trimestre (170 M$ en neuf mois) et s'attend à atteindre un record à ce chapître, à près de 200 M$ pour l'année.

Les liquidités seront utilisées pour payer les dividendes, financer certains projets, repayer la dette et renforcer le fonds de roulement. Incidemment, dans les trois derniers mois seulement, la dette à court terme a été réduite de 39 M$ et l'encaisse a augmenté.

Les prévisions pour l'année ont bien sûr été réduites. Donaldson anticipe maintenant des ventes de 1,8 à 1,9 milliard de dollars, en baisse de 15 à 20% par rapport à l'exercice précédent. Les variations de devises compteront pour environ 25% de cette baisse. Le bénéfice net par action devrait se situer dans une fourchette de 1.55$ à 1.70$.

Bref, une année difficile mais je crois encore possible que la direction augmente le dividende trimestriel, ne serait que de un demi ou un quart de cent. On verra bien dans trois mois si je me trompe.

Bonne journée!

samedi 30 mai 2009

Un peu mieux qu'en avril


J'ai dénombré cinquante annonces d'augmentations de dividende en mai, soit trois de plus que ce que j'avais rapporté en avril.


Ce qui m'apparaît remarquable en mai, c'est le nombre de compagnies canadiennes qui ont fait l'objet de telles annonces -- dix, si je fais abstraction de Molson Coors et WaterFurnace Renewable Energy, deux compagnies considérées comme «américaines» mais dont les actions sont transigées sur le marché canadien.

À mon avis, les compagnies canadiennes incluses dans la liste de mai méritent un examen attentif de tout investisseur désireux de se bâtir un portefeuille générant des dividendes croissants. Il y a bien sûr des titres comme Bird Construction et Computer Modelling, dont j'ai déjà parlé, mais j'y ajouterais Boyd Income Fund (une chaîne d'ateliers de débosselage), Calian Technologies (fournisseur de services techniques), Home Capital Group (prêteur hypothécaire), Industries Lassonde (jus de fruit) et McGraw Hill Ryerson (éditeur et fournisseur de livres spécialisés en éducation, techniques, professions, références).

Je connais toutes ces compagnies pour m'y être intéressées à un moment ou à un autre. Aucune ne fait partie de mes investissements à l'heure actuelle, mais mon intérêt est renouvelé du fait qu'elles augmentent leur dividende alors que nous sommes toujours en pleine récession.

Encore une fois, je vous invite à puiser dans la liste qui suit pour tenter d'y trouver de nouvelles idées d'investissement.

Bonne journée... et bon mois de juin!

EN MAI

- AAON Inc.: 0.04$ à 0.36$
- Airgas Inc.: 0.08$ à 0.72$
- Air T Inc.: 0.03$ à 0.33$
- AmerisourceBergen Corporation: 0.08$ à 0.48$
- AmTrust Financial Services Inc.: 0.0$ à 0.24$
- Assurant Inc.: 0.04$ à 0.60$
- Avista Corp.: 0.12$ à 0.84$

- Beacon Federal Bancorp Inc.: 0.04$ à 0.20$
- Bird Construction Income Fund: 0.3482$ à 1.80$ *
- Boyd Income Fund: 0.0144$ à 0.27$ *
- Bunge Limited: 0.08$ à 0.84$

- Calian Technologies Ltd: 0.08$ à 0.68$ *
- Chesapeake Utilities Corp.: 0.04$ à 1.26$
- CI Financial Inc.: 0.12$ à 0.60$ *
- Communications Systems Inc.: 0.08$ à 0.56$
- Computer Modelling Group.: 0.12 à 0.72$ + spécial de 0.22$ *
- FactSet Research Systems Inc.: 0.08$ à 0.80$
- Expeditors International of Washington Inc.: 0.06$ à 0.38$
- Flowers Foods Inc.: 0.10$ à 0.70$
- Fred's Inc.: 0.04$ à 0.12$
- Groupe Eurotunnel SA: 0.00 euro à 0.04 euro
**
- H.J. Heinz Company: 0.02$ à 1.68$
- Home Capital Group.: 0.0$ à 0.56$
*
- Indigo Books & Music Inc.: nouveau 0.40$ *
- Industries Lassonde Inc.: 0.22$ à 1.08$
*
- Knight Transportation Inc.: 0.04$ à 0.20$
- Life Partners Holdings Inc.: 0.25$ (spécial) à 0.53$
- Lowe's Companies Inc.: 0.02$ à 0.36$
- McGraw Hill Ryerson Company: 0.06$ à 1.02$ *
- Molson Coors Company: 0.16$ à 0.96$
- Monro Muffler Brake Inc.: 0.04$ à 0.28$
- Nacco Industries Inc.: 0.01$ à 2.07$
- National Grid Plc: 2.64 p à 35.64 p **
- National Healthcare Corporation: 0.08$ à 1.04$

- Northrup Grumman Corporation: 0.12$ à 1.72$
- Pharmaceutical Product Development Inc.: 0.10$ à 0.60$
- Pepsico Inc.: 0.10$ à 1.80$

- Portland General Electric Company: 0.04$ à 1.02$
- PPD Inc.: 0.10$ à 0.60$
- Raven Industries Inc.: 0.04$ à 0.56$
- Republic Bancorp Inc.: 0.044$ à 0.528$
- ShawCor Ltd.: 0.02$ à 0.28$ *
- Steris Corporation: 0.12$ à 0.44$

- Supervalu Inc.: 0.01$ à 0.70$
- Tower Group Inc.: 0.08$ à 0.32$
- Transaltic Holdings Inc.: 0.04$ à 0.80$
- Unum Group: 0.03$ à 0.33$
- RLI Corporation: 0.04$ à 1.08$
- WaterFurnace Renewable Energy Inc.: 0.04$ à 0.76$
- Xcel Energy Inc.: 0.03$ à 0.98$


* Compagnie canadienne

** Compagnie européenne

jeudi 21 mai 2009

Après Bird, Computer Modelling


Quelques jours à peine après Bird Construction, c'était au tour de Computer Modelling hier d'annoncer une solide augmentation de son dividende trimestrielle, en plus d'un dividende spécial pour la fin de son année fiscale.


Le dividende trimestriel passe de 0.15$ à 0.18$, une augmentation de 20%. Le dividende spécial atteint cette année 0.22$, pour un total de 0.40$ qui sera payé le 15 juin aux actionnaires inscrits à la fermeture des marchés le 5 juin.

Pour Computer Modelling, il s'agit d'une quatrième hausse du dividende en autant de trimestres et la cinquième en six. C'est également la cinquième année de suite que la direction récompense ses actionnaires, au mois de mai, en annonçant un dividende spécial.

Vraiment, difficile de faire mieux. J'attends maintenant les résultats avec impatience.

Bonne journée!

mercredi 13 mai 2009

Une surprise de Bird Construction


Bird Construction Income Fund a agréablement surpris ses actionnaires ce matin en annonçant une substantielle augmentation de sa distribution mensuelle qui passe de 0.1209$ à 0.15$.


Autant vous le dire tout de suite: je ne m'attendais pas du tout à cette hausse de 24%. Bien sûr, comme je l'ai expliqué dans le profil que j'ai écrit plus tôt cette année, l'entreprise n'a aucune dette et est assise sur une encaisse très solide. Mais j'aurais pensé que la direction de Bird aurait préféré conserver le maximum de liquidités, compte tenu de la fragilité actuelle de l'économie nord-américaine et du caractère relativement cyclique des activités de la compagnie.

En vertu de son statut de fiducie de revenu, Bird Construction a tout intérêt à distribuer le plus largement possible ses flux de trésorerie, de façon à transférer sa taxation vers ses actionnaires. Selon le rapport annuel de l'entreprise, accessible sur Sedar.com, Bird a distribué 34,8% de ses liquidités disponibles à cet effet en 2008. C'est un ratio très bas et cela est sans doute l'une des raisons principales de l'annonce de ce matin.

Ce qui ne nuit pas et a assurément facilité la décision de la direction, c'est que les résultats du premier trimestre de 2009 sont excellents. Les revenus sont en hausse et les marges également, de sorte que le bénéfice avant impôts a crû de 26%. Le carnet de commandes est en baisse mais demeure imposant à 982.8 millions $ à la fin de mars. C'est d'ailleurs le défi principal de l'entreprise dans le contexte: maintenir et même accroître le carnet de commandes, tout en négociant des contrats profitables.

Computer Modelling

Bird Construction est la deuxième compagnie dont j'ai fait le profil cette année à augmenter sa distribution. La première avait été Computer Modelling qui, incidemment, devrait dévoiler d'une journée à l'autre ses résultats pour le trimestre échu fin mars et l'année fiscale 2009. À noter qu'à chacune des quatre dernières années, Computer Modelling a déclaré un dividende spécial avec ses résultats de fin d'année. Espérons que ce sera le cas encore une fois en 2009.

Groupe BMTC et Donaldson

Pour finir, je ne serais pas surpris que les deux autres compagnies dont j'ai tracé un portrait plus approfondi cette année, Groupe BMTC et Donaldson, annoncent elles-aussi des hausses de dividende en 2009.

En ce qui concerne Groupe BMTC, les derniers résultats, sans être extraordinaires, ont montré encore une fois la robustesse exceptionnelle du modèle d'affaires de cette chaîne de magasins d'ameublement, d'électronique et d'appareils électro-ménagers. Bien que les revenus aient reculé de 12.9 millions $ à 168.8 millions $, la rentabilité était au rendez-vous. En faisant abstraction des éléments extraordinaires et du coût des options, le bénéfice net a quand même progressé de 1.4 million $.

Je remarque également, en consultant les documents publics de l'entreprise (également sur Sedar), que l'encaisse et les placements totalisent plus de 70 millions $. Cela après avoir dépensé plus de 80 millions $ en 2008 pour racheter des actions. Au-delà de quatre millions d'actions ont été rachetés l'an passé, soit 13,7% des actions en circulation à la fin de 2007. C'est ce qui explique la hausse du bénéfice net, malgré la baisse des revenus. Et c'est aussi la raison pour laquelle les chances sont très bonnes, à mon avis, pour que le dividende soit augmenté au mois d'août.

Et pendant que j'y pense, à titre de comparaison, je vous invite à jeter un coup d'oeil sur les derniers communiqués de l'un des principaux compétiteurs de Groupe BMTC, The Brick Group Income Fund. Pour résumer le tout très rapidement, disons que la compagnie se trouvait dans une situation financière de plus en plus hasardeuse et que, sans l'intervention d'un investisseur important, la compagnie d'assurance Fairfax, elle se dirigeait tout droit vers le dépôt de bilan.

Évidemment, une intervention de ce type n'est pas sans prix et ce sont les actionnaires d'origine qui seront les plus à plaindre, en raison de la dilution importante qui va s'ensuivre.

Au sujet de Donaldson maintenant. Comme toutes les entreprises manufactières américaines, cette société établie à Minneapolis fait route contre des vents contraires très puissants depuis l'automne. J'anticipe quand même un bénéfice par action d'environ 1.70$. Si la compagnie atteint ce chiffre et que l'année 2010 augure bien, la direction pourrait par exemple hausser le dividende trimestriel de 0.05$, à 0.12$.

À 48 cents sur une base annuelle, le ratio de distribution serait de 28,2%, soit un peu plus que la fourchette de 20 à 25% ciblée. Je suppose que pour maintenir une longue tradition, la direction sera très tentée d'excéder temporairement cette cible. On verra.

Bonne journée!

vendredi 1 mai 2009

Bonne récolte en avril


Après un mois de mars plutôt tranquille à ce chapître, la «récolte» d'augmentations de dividendes a été somme toute excellente en avril. J'en ai en effet compté 47 sur les marchés boursiers nord-américains -- marchés qui ont d'ailleurs continué leur mouvement haussier en dépit de la récession qui continue de sévir aux quatre coins du globe et des risques de pandémie de grippe A H1N1 à l'aube du nouveau mois.


Encore une fois, je n'ai pas dénombré les réductions de dividendes, ayant l'assurance que les fils de presse se feront un devoir de rapporter fidèlement cet élément d'information plutôt déprimant pour les «chasseurs de dividendes». Je me contenterai simplement de dire qu'à l'oeil elles ont assurément été près de deux fois plus nombreuses que les augmentations. Dommage, mais c'est comme ça.

Comme au mois de janvier, la liste d'avril compte un bon nombre de Limited Partnerships oeuvrant dans le secteur de l'énergie. Certains noms reviennent comme Holly Energy, Natural Resource Partners, El Paso Pipeline. C'est donc dire que ces compagnies en sont déjà à leur deuxième augmentation de dividende cette année. Assez remarquable, vous en conviendrez.

Il y a bien sûr des noms plus connus. Par exemple, Costco Wholesale, Exxon Mobil, Kellogg, Johnson and Johnson, Procter & Gamble et Safeway. Mais la plupart de ces 47 compagnies font leurs affaires sans attirer beaucoup d'attention et méritent donc votre analyse, comme Coach et la canadienne Glentel. Il y a là de petits bijoux, j'en suis sûr. À vous de les trouver.

Enfin, voici cette liste. Bonne recherche!


EN AVRIL

- Amerigas Parners L.P.: 0.12$ à 2.68$
- Anworth Mortgage Asset Corporation: 0.16$ à 1.20$
- Bok Financial Corp.: 0.06$ à 0.96$
- Buckeye G.P. Holdings L.P.: 0.08$ à 1.40$
- Coach Inc.: 0.00$ à 0.30$
- Costco Wholesale Corporation: 0.08$ à 0.72$
- Cullen/Frost Banker Inc.: 0.04$ à 1.72$
- Donegal Group: 0.03$ à 0.45$
- DTF Tax-Free Income Inc.: 0.06$ à 0.66$
- Ecology & Environment Inc.: 0.02$ à 0.40$
- Educational Development Corporation: 0.10$ à 0.40$
- El Paso Pipeline Partners L.P.: 0.02$ à 1.30$
- Energy Transfer Equity L.P.: 0.06$ à 2.10$
- Exxon Mobil Corporation: 0.08$ à 1.68$
- Genesis Energy L.P.: 0.03$ à 1.35$
- Glentel Inc.: 0.03$ à 0.36$ *

- Grainger W. W. Inc.: 0.24$ à 1.84$
- Groupe Jean Coutu: 0.0$ à 0.18$ *
- H. B. Fuller: 0.008$ à 0.272$
- Healthcare Services Group Inc.:
0.04$ à 0.72$
- Holly Energy L.P.: 0.04$ à 3.10$
- Hudson City Bancorp Inc.: 0.04$ à 0.60$
- Inergy Holdings L.P.: 0.30$ à 3.00$
- International Business Machines Corp.: 0.20$ à 2.20$
- International Speedway: 0.02$ à 0.14$
- Johnson and Johnson: 0.12$ à 1.96$
- J.M. Smucker Company: 0.12$ à 1.40$
- Kellogg Co.: 0.14$ à 1.48$
- Natural Resource Partners L.P.: 0.02$ à 2.16$
- Newmarket Corporation: 0.20$ à 1.00$
- Occidental Petroleum Corporation: 0.04$ à 1.32$
- Plains All American Pipeline L.P.: 0.05$ à 3.62$

- Peoples Bank Bridgeport: 0.01$ à 0.61$
- Procter & Gamble Co.: 0.16$ à 1.76$

- Safeway Inc.: 0.0688$ à 0.40$
- Southern Company: 0.07$ à 1.75$
- Southside Bancshares Inc.: 0.04$ à 0.56$
- Spectra Energy Partners L.P.: 0.04$ à 1.48$
- Suburban Propane Partners L.P.: 0.02$ à 3.26$
- Sunoco Logistic Partners L.P.: 0.10$ à 4.06$
- Talisman Energy Inc.: 0.025$ à 0.225$ *
- Tanger Factory Outlet Centers Inc.: 0.01$ à 1.53$

- TJX Companies Inc.: 0.04$ à 0.48$
- UGI Corp.: 0.03$ à 0.80$
- United Community Bancorp: 0.04$ à 0.40$

- Valmont Industries Inc.: 0.08$ à 0.60$
- Weyco Group Inc.: 0.04$ à 0.60$



* Compagnie canadienne


mercredi 1 avril 2009

Le fond du baril


Un article paru aujourd'hui sur le site internet MarketWatch confirme ce dont je me doutais: le premier trimestre de 2009 passera probablement à l'Histoire avec un grand «H» comme un des plus durs pour les investisseurs à la recherche de compagnies versant des dividendes croissants.


«Même si mars a été positif pour les actions, alors que le S&P 500 a gagné 8.5% par rapport à février, écrit la journaliste Kate Gibson, le mois a clôturé l'un des pires trimestres pour les actionnaires, les compagnies inscrites en bourse diminuant leurs dividendes à un niveau inégalé depuis que Standard & Poors a commencé à tenir des données à ce sujet, en 1955.»


Selon Mme Gibson, le premier trimestre totalise 46 annonces de coupure de dividende totalisant 42 milliards $. Conclusion: les paiements versés au deuxième trimestre diminueront de 18%, «la pire ponction depuis celle de 24.4% enregistrée au troisième trimestre de 1958», affirme l'analyste Howard Silverblatt de S&P cité dans l'article de MarketWatch, qui ajoute que, pour la première fois en cinq ans, les compagnies de l'indice S&P 500 ont alloué moins d'argent au rachat d'actions qu'au versement de dividendes lors du dernier trimestre de 2008, «préférant conserver leur capital pour faire face à la crise et l'incertitude concernant les entrées de fonds».


«Mars avait des allures d'ours (bear) en commençant mais a terminé comme un taureau (bull) avec les meilleurs retours sur treize jours de transaction (23.11%) depuis 1938», de dire M. Silverblatt. «Mais en réalité, fait-il remarquer, le trimestre était le sixième consécutif en perte, ce qui égale le record établi entre la fin du quatrième trimestre de 1968 jusqu'au second trimestre de 1970. Dans notre cas, cependant, le déclin est de 47.7%, tandis qu'il était de 30% pour le précédent record.»


Quand il faut remonter aussi loin pour trouver des comparables, j’imagine qu’on doit se rapprocher du fond du baril. Cela nous rappelle que, même si cela demande une bonne dose d’audace, il n’y a pas de meilleur temps pour investir que lorsque le pessimisme est à son plus bas.


Rappelez-vous les mots de Warren Buffett :
«Be fearful when others are greedy and be greedy only when others are fearful» (Soyez craintifs quand les autres sont gourmands et soyez gourmands seulement quand les autres sont craintifs).

Je vous laisse là-dessus.


Bonne journée!

mardi 31 mars 2009

Encore 22 augmentations de dividendes


J'ignore si c'est parce qu'il y a eu moins de dividendes déclarés en mars (une possibilité à la fin du trimestre) ou si finalement la sévérité de la crise économique a eu raison des conseils d'administration les plus optimistes, mais la réalité est incontournable: le dernier mois a été beaucoup moins fertile que les deux précédents en augmentations de dividendes.


Je n'ai en effet recensé que 22 augmentations pour tout le mois de mars, comparativement à 57 en janvier et 75 en février. Et il faut bien le dire, les diminutions me sont apparues beaucoup plus nombreuses, même si je n'en ai pas fait le compte.

Plusieurs des compagnies qui figurent dans la liste ce mois-ci sont très connues. Je pense entre autres à Essilor (optique), General Dynamics (conglomérat industriel), Oracle (logiciels), Qualcomm (télécommunications), Raytheon (défense) et Wal-Mart (commerce de détail).

D'autres le sont beaucoup moins comme China Nepstar (pharmacie) et Realty Income (immobilier), ce qui ne les rend pas moins intéressantes. La première présente un bilan impeccable et des perspectives de croissance presque illimiitées, tandis que la seconde est sans doute la compagnie qui présente la plus impressionnante feuille de route comme «dividend achiever» aux États-Unis, avec 53 augmentations depuis 1994. Voilà un beau sujet de profil!

Il y a aussi des compagnies canadiennes, et non les moindres: Canadian Natural Resources (pétrole et gaz), SNC-Lavalin (génie-conseil) et Uni-Sélect (distributeurs de pièces d'autos et camions). Ces trois entreprises ont largement récompensé leurs actionnaires au fil du temps. Je ne saurais trop vous conseiller de les étudier attentivement.

Je vous le répète, la liste des compagnies qui augmentent leurs dividendes peut vous mettre sur la piste de votre prochain «multiple-bagger». N'hésitez pas à vous en inspirer!

Bonne chasse!


EN MARS

- Air Products Chemicals Inc.: 0.04$ à 1.80$
- Bowl America Inc.: 0.02$ à 0.62$
- Canadian Natural Resources: 0.02$ à 0.42$
*
- China Nepstar Chain Drugstore Ltd: 0.23$ à 0.35$
- Energy West Incorporated: 0.06$ à 0.54$
- Equity Lifestyles Properties Inc.: 0.20$ à 1.00$

- Essilor International: 0.04 euros à 0.66 euros
- General Dynamics: 0.12$ à 1.52$
- Gouverneur Bancorp Inc.: 0.02$ à 0.34$
- Groupe SNC-Lavalin: 0.12$ à 0.60$ *
- National Research Corporation: 0.08$ à 0.64$

- Oracle Corporation: 0.00$ à 0.20$
- Prospect Capital Corporation: 0.0048$ à 1.62$
- Qualcomm Incorporated: 0.04$ à 0.68$

- Raytheon Company: 0.12$ à 1.24$
- Realty Income: 0.0037$ à 1.7047$
- The Pepsi Bottling Group.: 0.04$ à 0.72$
- Uni-Select: 0.036$ à 0.466$
*
- Village Super Market Inc.: 0.06$ à 0.80$
- Wal-Mart: 0.14$ à 1.09$

- WGL Holdings Inc.: 0.05$ à 1.47$
- W.P Carey & Company LLC: 0.008$ à 1.984$

* Compagnie canadienne

mercredi 25 mars 2009

BDT.un -- Le marché apprécie


Le marché semble avoir bien apprécié les plus récents résultats de Bird Construction Income Fund. Après une légère prise de profits lundi, le prix de l'unité n'a pas cessé de monter depuis, touchant même 23.50$ ce matin.


À mon avis, plusieurs facteurs expliquent cette poussée à première vue surprenante en plein coeur d'une récession féroce pour une entreprise dont les activités de construction sont perçues comme hautement cycliques.


Le premier élément à considérer, selon moi, est la force du bilan de Bird. Même en distribuant 1.45$ à ses actionnaires en 2008, la fiducie a réussi à mettre de côté près de 40 millions $. L'avoir des actionnaires est ainsi passé de 53.2 M$ à 101.6 M$ en un an. Donc, pas d'inquiétude du côté de la viabilité de l'entreprise.


Un autre point que j'estime important: la compagnie est en bonne position pour obtenir sa part des contrats d'infrastructures qui seront bientôt octroyés par les provinces et le gouvernement fédéral. Il y a là un réel potentiel de revenus confirmé d'ailleurs cette semaine par l'annonce que l'Ontario investira 27,5 milliards $ en deux ans pour construire ou rénover des routes, des écoles, des hôpitaux et améliorer les services de transport en commun.


Selon une nouvelle de la Presse Canadienne, «les projets du secteur des transports auront droit à la plus grosse part de la cagnotte, soit 9 milliards $. Ils seront suivis du secteur de la santé, avec 7 milliards $, et de celui de l'éducation, qui recevra 4 milliards $. Ces investissements sont supposés se traduire par la création de 146 000 emplois la première année, et de 168 000 la seconde».


Est-il nécessaire de rappeler que le siège social de Bird est établi à Toronto et que la compagnie est bien établie dans la province? Il y a fort à parier qu'elle y obtiendra sa part de contrats. Espérons qu'il en sera de même ailleurs au Canada.

Enfin, un autre développement survenu cette semaine a pu jouer en faveur de Bird: la fusion annoncée de Petro-Canada et Suncor. Certains se souviendront que Bird avait été obligée de suspendre les travaux pour un projet de Suncor dans les sables bitumineux, au «Firebag Village». Il s'agissait d'un contrat de seulement de seulement 20 M$, mais la nouvelle avait quand même soulevé des inquiétudes et le titre de Bird en avait quelque peu souffert.
Or, le Financial Post annonce aujourd'hui que Suncor pourrait relancer le projet dès que la fusion avec Petro-Canada sera approuvée. Bonne nouvelle, assurément.

Ces éléments -- et bien d'autres que j'ai déjà énumérés dans un profil boursier -- ont d'ailleurs motivé certains analystes à hausser leurs recommandations pour le titre de Bird Construction.

GMP Securities lui accolle un "Buy" avec un prix-cible de 37.50$ sur un an en faisant remarquer que "de plus fortes marges compenseront des revenus en baisse". Raymond James lui attribue un "Outperform" avec un prix-cible sur six mois à un an de 27$ -- cible qui pourrait être atteinte plus tôt que prévu au rythme où vont les choses.

C'est tout pour aujourd'hui.


Bonne journée!

lundi 23 mars 2009

Bird Construction tient le coup


Bird Construction Income Fund m'a agréablement surpris vendredi dernier, peu après la fermeture des marchés pour le week-end, en annonçant de solides résultats pour les trois derniers mois de l'année 2008.


Les revenus des activités de construction de Bird Construction Limited, la compagnie contrôlée par la fiducie, ont totalisé 247,7 millions $, en hausse de de 11,4% sur 2007 (222,2 M$). Le bénéfice net a atteint 14,45 M$, 30% de mieux que l'année précédente (11,2 M$) pour la même période. Par unité, l'amélioration est de 28%, soit 1.04$ par rapport à 0.81$.

Sur douze mois, Bird fait état de revenus de construction en croissance de 37,5% (1,036 milliard $ comparé à 753,9 M$). La rentabilité a été exceptionnelle, le bénéfice net étant passé de 33,4 M$ à 60,9 M$ pour une augmentation de 82,2%. Par unité, cela donne 4.34$, 79,3% de mieux qu'en 2007 (2.42$).

Ces chiffres sont à peu près en ligne avec les attentes des sept analystes qui suivent cette fiducie. Ceux-ci tablaient en effet sur un bénéfice net par unité de 1.16$ pour le trimestre et de 4.23$ pour l'année. Le bénéfice net prévu pour 2009 est de 3.96$ l'unité.

Le bilan de l'entreprise est impeccable. Le fonds de roulement (les actifs courants moins les passifs courants) s'est renforcé, atteignant à la fin de décembre 83,5 M$ tandis qu'il était de 49,8 M$ il y a un an et de 73,2 M$ le 30 septembre. Enfin, le carnet de commandes a légèrement diminué au dernier trimestre, mais il est encore respectable à 1,1 milliard $ comparativement à 1,2 G$ fin septembre et 969,3 millions $ au 31 décembre 2007.

Dans le communiqué émis vendredi, le pdg de Bird, Paul Raboud, commente ainsi les résultats de la société:

«La direction est très satisfaite des résultats de la fiducie pour 2008, lesquels reflètent les conditions très favorables qui prévalaient pour les entrepreneurs généraux en construction, de même que l'impact de l'acquisition de Rideau Construction le 1er février 2008. Même si l'année passée témoigne d'une performance exceptionnelle, il n'y a pas de doute que nous faisons face maintenant à un environnement opérationnel plus incertain. Nous sommes tout de même d'avis que la fiducie est bien placée pour traverser ces temps difficiles avec un fonds de roulement totalisant 1,1 milliard $ et un bilan renforcé de manière significative. La qualité de nos relations d'affaires et de notre réputation dans le domaine industriel et commercial devraient nous permettre de compétitionner avec succès. De plus, la fiducie possède une grande expérience dans la construction de projets institutionnels. Cette expérience alliée à la force de notre de bilan nous ouvre la voie pour participer à des projets de développement institutionnel et d'infrastructure récemment annoncés par les gouvernements fédéral et provinciaux, particulièrement pour les contrats touchant des partenariats public-privé (PPP).»

La direction annonce enfin que la distribution mensuelle sera maintenue à 0.1209$ pour les mois d'avril et de mai. Donc, pas de distribution spéciale cette année même si la fiducie a gagné bien plus que ce qu'elle a distribué en 2008. De toute évidence, en raison de la crise économique, l'emphase a été mise sur le renforcement du bilan. Compte tenu de l'impressionnante feuille de route de Bird, je serais bien mal venu de ne pas m'incliner devant cette décision.

Parkland et New Look

Sur un tout autre sujet, un lecteur, M. Philippe Rancourt, me suggère d'écrire un profil boursier sur deux compagnies au sujet desquelles j'ai émis de bons commentaires sur un autre forum boursier, avant de commencer à tenir ce blogue.

Les sociétés qui intéressent M. Rancourt, qui est lui-même l'auteur du blogue L'entrepreneur boursier, sont Parkland Income Fund (PKI.un) et Fonds de revenu Benvest New Look (BCI.UN).

Je choisis de répondre à cette suggestion ici afin de faire une mise au point.

Plusieurs auront remarqué que j'ai été peu actif sur mon blogue récemment. La raison en est simple: j'ai malheureusement peu de temps à y consacrer présentement en dehors de mon travail quotidien. J'aimerais bien sûr faire davantage, mais je me suis donné comme devise de maintenir le meilleur niveau de qualité possible au plan du contenu et c'est difficile à atteindre sans y mettre le temps nécessaire.


Jusqu'à présent, j'ai écrit quatre profils boursiers. C'est peu, je l'admets, mais chacun d'entre eux m'a pris de nombreuses heures de préparation. Il y a plusieurs autres compagnies sur lesquelles je pourrais écrire, mais je préfère m'abstenir plutôt que de produire une analyse incomplète ou trop superficielle.

Bref, les sujets ne manquent pas, c'est le temps qui me fait défaut.

Enfin, pour ce qui est de Parkland et New Look, il n'est pas dit que je ne répondrai pas à la demande de M. Rancourt, d'autant plus que je déteste décevoir un lecteur. Simplement, il me faudra trouver le temps.

Bonne journée à vous tous!

vendredi 6 mars 2009

Computer Modelling attire l'attention


Extrait d'un article publié sur le site web du journal Les Affaires ce matin:


(...)

Un titre à découvrir

Computer Modelling profite du déclin des réserves pétrolières

Computer Modelling Group se rit de la récession, car ses produits aident ses clients à accroître le rendement de leurs installations pétrolières.

Le groupe vend aux sociétés pétrolières des logiciels de simulation de leurs réserves qui leur permettent d'optimiser l'extraction de leurs ressources. Elle connaît une croissance rapide et continue depuis 2004.

La société albertaine a augmenté son dividende de 7 % après avoir affiché une hausse de 59 % de ses revenus et de 69 % de son bénéfice net au troisième trimestre terminé le 31 décembre. Brian Pow, d'Acumen Capital, a haussé à 12,90 $ sa cible d'un an sur le titre et en recommande l'achat.

Il souligne l'attrait du dividende, la qualité de l'équipe de direction et la valeur du modèle d'entreprise. " La société peut compter sur une base récurrente de revenus grâce aux redevances que lui versent les clients qui utilisent ses logiciels ", explique M. Pow.

Potentiel
> Réussit à accroître sa marge bénéficiaire en dépit du contexte difficile.
> Solide situation financière : ses liquidités équivalent à 18 % de sa valeur boursière.
> Ses produits gagnent en popularité en raison du déclin des réserves pétrolières.

Risques
> Les sociétés d'exploration et de production pétrolières pourraient réduire leurs dépenses en immobilisations.
> Sa petite taille accroît la volatilité du titre.

Les analystes ont pris du temps à s'intéresser à cette compagnie, mais il semble qu'ils l'ont enfin découverte. Mieux vaut tard que jamais!

Bonne journée!


samedi 28 février 2009

75 augmentations en février


Contre toute attente, malgré les nouvelles négatives qui s'accumulent jour après jour et en dépit de la lancinante et interminable dégringolade des marchés, au moins 75 compagnies inscrites aux bourses nord-américaines ont annoncé une augmentation de leur dividende au mois de février.


Je sais, je sais... Il y a eu bien plus de diminutions ou -- bien pire encore -- de suspensions de dividende dans le dernier mois.

Je ne contesterai certainement pas ce fait. D'autant plus que des compagnies-phares comme General Electric et JPMorgan Chase ont été de celles qui ont désappointé leurs actionnaires.

Dans le cas de GE, c'était la première fois que la direction prenait une telle décision depuis 1938. Le pdg Jeffrey Immelt n'avait guère le choix: il lui fallait diminuer le versement trimestriel (de 31 cents à 10 cents) de façon à préserver, au moins pour un temps, la cote de crédit AAA du conglomérat.

Pour JPMorgan, la diminution de 38 cents à 5 cents par trimestre -- une première depuis 1990 -- est également substantielle. La banque épargnera ainsi 5 milliards $ par année, ce qui lui permettra de rembourser plus rapidement le prêt obtenu des autorités fédérales dans le cadre du TARP (Trouble Assets Relief Program).

D'autres noms bien connus ont fait la manchette en février: Dow Chemical, Macy's, CBS Corp., Gannett, Harley Davidson. Pour Dow Chemical, c'était la première coupure ( de 42 à 15 cents trimestriellement) en près de 100 ans! Assurément, une décision qui a dû faire réfléchir la direction très longtemps...

Le négativisme est si répandu, particulièrement en ce qui touche le secteur financier, que certains observateurs en sont même à prédire que les banques canadiennes -- supposément les plus solides au monde -- ne sont pas à l'abri de la tendance.

Bref, je sais bien que tout semble noir présentement. Que les perspectives de redressement pour 2009 paraissent très minces. Même le grand patron de Berkshire Hathaway, Warren Buffett, se dit de cet avis dans sa lettre aux actionnaires pour l'année 2008, publiée samedi matin. «L'économie sera un gâchis pendant toute l'année -- et probablement pour bien plus longtemps -- mais cette conclusion ne nous dit pas pour autant si le marché boursier sera haussier ou baissier», d'écrire l'Oracle d'Omaha.

Mais M. Buffett rappelle que les États-Unis en ont vu bien d'autres au cours des cent dernières années, ce qui l'amène à rester optimiste pour l'économie américaine: «Même si la route n'a pas été sans cahot, notre système économique a performé extraordinairement bien à travers le temps. Il a permis de libérer le potentiel humain comme aucun autre système n'a su le faire, et il continuera à le faire. Les meilleurs jours de l'Amérique sont toujours devant elle.»

Pourtant, l'année 2008 n'a pas été de tout repos pour Berkshire Hathaway. La valeur au livre du conglomérat a décliné de 9,6%, à 70,530$, la plus forte baisse depuis qu'il en a pris le contrôle en 1965. L'action de catégorie A a perdu 32% de sa valeur au cours de l'année, 48% depuis le sommet de 151,650$ atteint en décembre 2007.

Pourquoi alors cet optimisme?

Parce qu'au-delà de sa foi inébranlable dans le système capitaliste, M. Buffett est avant tout un investisseur qui croit en la valeur. Et comme il se plaît à le dire souvent, il n'y a pas de meilleur moment pour investir que lorsque la peur domine les marchés, comme c'est le cas actuellement. En cela il rejoint parfaitement une pensée écrite par un autre célèbre investisseur, Sir John Templeton:

«Les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, grandissent dans le scepticisme, s'épanouissent dans l'optimisme, et périssent dans l'euphorie. Achetez quand le pessimisme est à son comble, et vendez lorsque l'optimisme atteint son point culminant.»

Je suis bien sûr incapable de dire si nous en sommes au comble du pessimisme, mais je trouve du réconfort à mettre à jour la liste des compagnies qui se considèrent suffisamment solides pour hausser leur dividende en plein coeur d'une récession aussi sévère que celle que nous vivons depuis bientôt un an. Je suis d'avis qu'un investisseur qui bâtit un portefeuille en se fondant sur une telle liste a d'excellentes chances d'obtenir de bons résultats, à long terme, s'il fait une sélection judicieuse de titres.

À chacun son style, évidemment. Personnellement, j'aurais tendance à cibler les compagnies selon la robustesse de leur modèle d'affaire. Il faut aussi évaluer la qualité de l'équipe de direction. A-t-elle une vision à long terme? Ses intérêts sont-ils alignés sur ceux des actionnaires? Remplit-elle ses promesses? Est-elle efficace dans le déploiement du capital? Ce sont autant de questions auxquelles on peut répondre en lisant attentivement les rapports trimestriels et annuels de la compagnie.

Les chiffres aussi parlent. Quel est le niveau d'endettement? Le retour sur l'avoir des actionnaires? Les marges s'améliorent-elles? Y a-t-il des liquidités en caisse?

Voilà, ces questions et bien d'autres vous appartiennent, car je vous livre la liste du mois de février. À vous de jouer les détectives maintenant. Je vous souhaite de trouver, parmi ces 74 compagnies, le petit «bijou» qui donnera une impulsion irrésistible à votre portefeuille pour de nombreuses années à venir.

Bonne chasse!

EN FÉVRIER

- Abbott: 0.16$ à 1.60$
- ACE Limited: 0.08$ à 1.24$
- AGL Resources: 0.04$ à 1.72$

- Albermarle Corp.: 0.02$ à 0.50$
- Archer Daniels: 0.04$ à 0.56$
- Auburn National Bancorp: 0.02$ à 0.76$
- Avon Products Inc.: 0.04$ à 0.84$
- American Physicians Capital: 0.04$ à 0.44$
- BCE: 0.08$ à 1.54$ *
- Black Hills Corp.: 0.02$ à 1.42$

- BP plc: 0.03$ à 0.56$
- Buckeye Partners: 0.05 à 3.55$
- CCL Industries Inc.: 0.04$ à 0.60$ *
- Chubb Corporation: 0.08$ à 1.40$
- Chevrot Financial Corp.: 0.04$ à 0.40$
- Coca-Cola Company: 0.12$ à 1.64$
- Colgate-Palmolive Company: 0.16$ à 1.76$
- Comcast: 0.02$ à 0.27$
- Compass Minerals: 0.08$ à 1.42$
- Computer Modelling: 0.04$ à 0.60$ *
- Diageo: 0.70p à 135.05p
- Diamond Offshore Drilling: 1.875$ (spécial) à 2.375$
- Diebold: 0.04$ à 1.04$
- EOG Resources: 0.04$ à 0.54$
- Essex Property Trust: 0.04$ à 4.12$
- First Keystone Corporation: 0.04$ à 0.92$
- Flowserve Corp.: 0.08$ à 1.08$
- FPL Group.: 0.12$ à 1.89$
- GATX Corp.: 0.04$ à 1.12$

- HCP Inc.: 0.02$ à 1.84$
- Honeywell: 0.11$ à 1.21$
- Infinity Property and Casualty Corp.: 0.04$ à 0.48$
- ING Canada: 0.04$ à 1.28$ *
- Integrys Energy Group.: 0.04$ à 2.72$
- ITT Corporation: 0.15$ à 0.85$
- Jack Henry & Associates: 0.04$ à 0.34$
- J.B. Hunt Transport Services: 0.04$ à 0.44$
- Kimberly-Clark Corporation: 0.08$ à 2.40$
- L3 Communications: 0.20 à 1.40$
- Opmedic Group Inc.: 0.015 (nouveau)
*
- Owens & Minor Inc.: 0.12$ à 0.92$
- McGrawth Rentcorp: 0.08$ à 0.88$
- Meredith Corp.: 0.04$ à 0.90$

- Northeast Utilities System: 0.10$ à 0.95$
- NuSkin Enterprises: 0.02$ à 0.46$
- Pepsi Americas: 0.02$ à 0.56$
- PG&E Corporation: 0.12$ à 1.56$
- PPL Corporation: 0.04$ à 1.38$
- Pricesmart Inc.: 0.08$ à 0.50$
- Public Service Enterprise Group: 0.04$ à 1.33$
- Pitney Bowes: 0.04$ à 1.44$
- QNB Corp.: 0.04$ à 0.96$
- RenaissanceRe Holdings Ltd.: 0.04$ à 0.96$
- Robert Half International: 0.04$ à 0.48$
- Rogers Communications: 0.16$ à 1.16$ *
- Ross Stores: 0.06% à 0.44$

- Scana Corporation: 0.04$ à 1.86$
- Sempra Energy: 0.16$ à 1.56$
- Sherwin Williams: 0.02$ à 1.42$

- Sigma-Aldrich: 0.06$ à 0.58$
- Silgan Holdings Inc.: 0.08$ à 0.76$
- Southwest Gas: 0.05$ à 0.95$
- Texas Pacific Land Trust: 0.01$ à 0.19$
- The Andersons Inc.: 0.01$ à 0.35$

- Thomson Reuters: 0.04$ à 1.12$ *
- 3M Co.: 0.04$ à 2.04$

- Tim Hortons Inc.: 0.04$ à 0.40$ *
- Toromont: 0.04$ à 0.60$
*
- TransCanada Corp.: 0.08$ à 1.52$ *
- T. Rowe Price: 0.04$ à 1.00$
- Unisource Energy Corp.: 0.20$ à 1.16$
- Waste Management Inc.: 0.08$ à 1.16$
- Westar Energy: 0.04$ à 1.20$
- World Fuel Service: 0.15$ à 0.30$
- XTO Energy: 0.02$ à 0.50$


* Compagnie canadienne

jeudi 26 février 2009

Donaldson rattrapée par la crise


Il fallait bien que je trace le profil boursier de Donaldson Company, et que je vante le fait qu'elle s'acheminait vers son 20e record annuel consécutif de bénéfice net par action, pour que cette longue série de succès soit mise en péril.


La mauvaise nouvelle est tombée après la fermeture des marchés boursiers mercredi soir, avec le communiqué annonçant les résultats du deuxième trimestre de l'année fiscale 2009: «Malheureusement, la récession mondiale nous a frappé rapidement et avec force au deuxième trimestre», a reconnu le pdg Bill Cook, ajoutant que l'année fiscale 2009 «s'annonce comme la plus difficile pour Donaldson depuis au moins le début des années 1980».

Inutile de dire que l'action du fabricant de systèmes de filtration de Minneapolis a été sévèrement punie hier à la bourse de New York. Le titre a retraité de 3.05$ (10,79%) pour terminer la journée à 25.21$.

Voici les points saillants de ce deuxième trimestre:

Au total, les ventes ont atteint 460,6 millions $, bien en-dessous des prévisions de 500,7 millions $ et du total de 511,7 millions $ atteint en 2008.

La diminution des ventes a été plus durement ressentie dans le secteur des produits pour moteurs et véhicules. La demande est heureusement restée forte dans les secteurs de l'aéronautique, de la défense, des turbines à gaz et des produits après-vente pour la réduction des émissions sont demeurés, de sorte que la compagnie a quand même été en mesure de dégager un bénéfice net de 33,8 millions $ ou 43 cents par action, comparativement à 34,1 millions $ ou 42 cents par action un an plus tôt.

Attentes réduites

La direction a réduit les attentes pour l'année fiscale 2009. La cible pour le bénéfice net par action a été réduite d'un éventail de 2.16$ à 2.36$ à un écart plus modeste de 1.70$ à 1.90$. Selon un relevé effectué par Thomson Reuters, les analystes attendaient en moyenne 2.11$ par action.

Dès les premiers signes du ralentissement économique, cet automne, la direction a pris une série de mesures pour réduire ses coûts d'opération. Plus de 1 800 licenciements (environ 14% de la main d'oeuvre totale) ont été effectués et d'autres le seront au cours du troisième trimestre. Il s'agit, selon Bill Cook, de décisions «très difficiles» mais nécessaires, prises pour «protéger la santé de l'entreprise face à la volatilité et aux difficultés liées aux conditions économiques actuelles».

Bilan solide

«Sur une note plus positive, a-t-il ajouté, notre bilan demeure solide et nous prévoyons de continuer à générer des flux de trésorerie libres pour financer nos opérations. Ainsi, pour la période de six mois qui vient de s'écouler, nous avons généré 70,6 millions $ en flux de trésorerie libres, une augmentation de 52,6 millions $ sur l'année précédente.»

(...)


«Nous prévoyons que la restructuration déjà entreprise, combinée aux actions que nous sommes en train de planifier, se traduiront par des économies d'opération de 85 millions $, sur une base annuelle, lorsqu'elles seront complétées. De plus, étant donné qu'une partie importante de notre salaire est «à risque», donc basée sur notre performance financière, la compensation des directeurs exécutifs sera réduite de 30 à 50% cette année, en raison de primes au rendement plus basses. Les salaires de base des directeurs seront également gelés aux niveaux de janvier 2008.»

Et le dividende?

Pour finir, rappelons que Donaldson verse un dividende trimestriel de 11,5 cents ou 46 cents, sur une base annuelle. Bien que la direction ait l'habitude d'augmenter la distribution d'année en année, j'ai l'impression que 2009 pourrait devenir l'exception à la règle. Si la crise se durcit et que la reprise tarde à venir, je n'ai aucun doute que la direction optera pour la prudence et que le dividende sera maintenu à son niveau actuel.

En supposant que la compagnie réussisse à dégager un bénéfice net par action de 1.70$ en 2009, son ratio de distribution serait de 27%, légèrement au-dessus de la fourchette de 20 à 25% souhaitée par la direction. En six mois, Donaldson a déjà dégagé 1.03$ de bénéfice net. Espérons que les mesures prises par la direction lui permettront d'atteindre ses objectifs. Et qui sait, si les nuages finissent par se dissiper, peut-être aurons-nous droit à une autre augmentation d'ici l'automne.

Bonne journée!

jeudi 19 février 2009

Groupe BMTC, toujours aussi rentable


Depuis le temps que je m'intéresse à Groupe BMTC, je ne me souviens pas d'un seul trimestre où j'ai été déçu de prendre connaissance des derniers résultats financiers de cette société dirigée de main de maître par son pdg et principal actionnaire, M. Yves Des Groseillers.


Le communiqué publié hier soir était tout à fait dans la tradition de cette entreprise qui opère les chaînes de meubles et appareils électroniques et électro-ménagers Brault & Martineau et Ameublements Tanguay. Sans le moindre artifice, la direction nous apprend que le bénéfice net pour l'année 2008 totalise 69,9 millions $, soit 20,9 millions $ (42.6%) de plus qu'en 2007. Le bénéfice net par action atteint 2.36$ comparativement à 1.54$ l'année précédente pour une amélioration de 53.2%. Les revenus ont culminé à 856,2 millions $ (841,5 millions $ en 2007).

Fait à noter, la direction explique dans son communiqué que «la comptabilisation aux résultats du coût des options a eu pour effet d'augmenter le bénéfice net par action de base de 0.20$ comparativement à une réduction de 0.20$ par action pour l'exercice précédent». En tenant compte de cet élément et de certains autres, le bénéfice net aurait été de 61,4 millions $ en 2008 et de 56,4 millions $ l'année précédente. Groupe BMTC, rappelons-le, est l'une des rares sociétés publiques à comptabiliser le coût de ses options sur une base continue.

Pour le trimestre terminé le 31 décembre, le bénéfice net est 21,8 millions $, 35% de mieux qu'en 2007 (16,1 millions $), malgré des ventes en recul de 6,7 millions $ (216,8 millions $ comparativement à 223,6 millions $). Le BPA se chiffre à 0.79$, soit 29 cents de plus qu'en 2007 à 0.50$.

Ajusté en fonction du coût des options, le bénéfice net aurait été de 22 millions $ et de 17,5 millions $ pour 2008 et 2007 respectivement.

Mon opinion

La croissance des ventes est évidemment très marginale. Aucune surprise de ce côté, compte tenu que le ralentissement économique a commencé à se faire sentir avec plus de force au dernier trimestre. Groupe BMTC doit aussi composer avec la déflation des prix des téléviseurs numériques, cinémas-maison, ordinateurs et autres appareils électroniques, ce qui a pour effet de freiner la croissance des revenus en chiffres absolus même si le nombre d'unités vendues augmente.

Quoi qu'il en soit, je trouve ces chiffres franchement très bons, surtout lorsque comparés à ceux du principal concurrent, Meubles Léon, également dévoilés hier. Sans entrer dans les détails, je constate que cette compagnie ontarienne -- elle aussi très bien gérée -- affiche une meilleure croissance des ventes, mais sans toutefois que cela se traduise par une aussi forte rentabilité. Il faut dire qu'une bonne partie de l'augmentation du chiffre d'affaires pour le dernier trimestre est attribuable à l'acquisition d'Appliance Canada.

Enfin, les actionnaires de Groupe BMTC sont certainement mieux placés que ceux d'un autre compétiteur important, la Fiducie de revenu Groupe Brick qui opère entre autres les magasins The Brick. Les pauvres ont en effet appris hier que la société suspendait jusqu'à nouvel ordre le versement de la distribution mensuelle de 0,05$. C'est un deuxième coup dur en peu de temps, car en novembre la distribution avait été réduite de moitié. L'unité de The Brick a fini la journée d'hier à 1.60$, en baisse de 1.05$, soit 39.6%. De quoi s'appauvrir vraiment, comme vous pouvez le constater...

À dire vrai, plus rien ne m'étonne avec ce détaillant. Je pense depuis déjà un bon moment que The Brick est une société qui a un modèle d'affaire dont l'exécution laisse pour le moins à désirer. Sa stratégie consiste essentiellement à croître géographiquement par l'implantation de nouveaux magasins. Le déploiement accéléré de son réseau a été financé par les flux de trésorerie et une part d'endettement. Inutile de dire que les résultats au bilan sont loin d'être probants.

À son introduction en bourse en 2004 à 10$ l'unité, BRK.un prévoyait distribuer 1.20$ par unité, soit 0.10$ mensuellement. Si je ne m'abuse, en un peu moins de cinq ans, la distribution n'a jamais été augmentée, en dépit du fait que les revenus sont passés de 921 millions $ à près de 1,5 milliard $ en 2008. En clair, la direction ne s'est pas montrée en mesure de créer de la valeur ajoutée pour les actionnaires. Qui plus est, les 272 millions $ obtenus lors de l'appel public à l'épargne de 2004 ont fondu, car la capitalisation boursière de la fiducie est passée sous les 80 millions $.

Bonne chance à Fairfax Financial qui est devenue un important actionnaire l'automne dernier. Je ne serais d'ailleurs pas surpris que le pdg Prem Watsa -- surnommé le «Warren Buffett canadien» -- ait quelque chose à voir dans la décision de suspendre la distribution mensuelle.

C'est à suivre.

Bonne journée!

mercredi 18 février 2009

PBS et la crise financière


J'ai décidé de vous faire partager aujourd'hui un documentaire fascinant du réseau de télévision PBS intitulé Inside the Meltdown -- How the economy went so bad, so fast, and what Bernanke and Paulson didn't see, couldn't stop and weren't able to fix.


Nous avons là la confirmation que le système financier mondial a été à deux doigts d'une catastrophe sans précédent l'automne dernier. Pour qu'un politicien ardent défenseur de la libre-entreprise comme le Secrétaire au Trésor Henry Paulson annonce à huis clos, à une douzaine de congressistes triés sur le volet, qu'ils n'avaient d'autre choix que d'utiliser l'argent des contribuables -- 700 milliards $ -- pour sauver l'économie mondiale, il fallait en effet que l'heure soit grave.

S'ils n'agissaient pas immédiatement, leur a expliqué en substance le président de la Banque fédérale américaine, Ben Bernanke, «dans quelques jours, le système financier va s'écrouler». Pour reprendre l'expression du sénateur démocrate Chris Dodd, qui assistait à cette rencontre historique, «il y a eu une pause où l'oxygène, littéralement, a quitté la salle»...

L'idéologie de côté


Quelques mois plus tard, il est encore bien trop tôt pour crier victoire. Mais au moins, nous pouvons trouver un peu de réconfort à la pensée que les personnes en position de commande ont mis l'idéologie de côté pour chercher des solutions réalistes aux problèmes auxquels elles étaient confrontées.


Le vidéo rappelle entre autres ces journées chargées de tension, au mois de septembre 2008, où le Congrès américain a rejeté le plan Paulson. Il fallait voir certains élus -- républicains et démocrates -- se taper la poitrine du poing, jurer qu'ils ne porteraient pas l'odieux de voter en faveur du projet alors que se jouait probablement l'avenir du système capitalisme tel que nous le connaissons. La déroute des marchés boursiers qui s'est ensuivie les a, heureusement, rappelé à l'ordre.

Quand j'y pense, nous vivions des heures irréelles, presque absurdes. Pour faire une analogie, c'est un peu comme si un jeune champion du 100 mètres se présentait à l'urgence d'un hôpital à l'article de la mort. Le personnel médical -- incidemment très compétent -- qui se penche sur notre patient en arrive rapidement à la conclusion que celui-ci est atteint de la bactérie mangeuse de chair et que l'amputation d'une des deux jambes s'impose dans les plus brefs délais. Mais voilà, papa et maman s'opposent.

«Pas question! c'est un champion. Sans ses deux jambes, sa carrière sera terminée. Qu'adviendra-t-il de lui, de son futur?» s'insurgent-ils devant les médecins pantois. Poser la question, c'est y répondre: peut-être aura-t-il une chance de vivre, nom de Dieu!

Quoi faire?


J'ignore évidemment ce que serait devenue notre existence à tous dans l'éventualité de l'effondrement du système capitaliste. Devrions-nous faire comme certains et acheter de l'or, de la nourriture et des armes pour faire face au chaos qui pourrait en résulter?


Je me souviens que Felix Zulauf, un participant régulier à la Table ronde annuelle de Barron's, était un partisan de cette approche au début de janvier. Zulauf, que Peter Lynch qualifiait de «worrywart» (Traduction libre: perpétuel angoissé) dans le chapitre de son livre Beating the Street où il parle de ses participations à ce rendez-vous annuel...

Peter Lynch a bien sûr toujours été un optimiste. Mais même lorsque l'ancien gestionnaire du Fonds Magellan se met à imaginer les pires scénarios pour le système capitaliste, je retiens qu'à son avis, c'est encore le marché boursier qui tient les meilleures promesses de rendement à long terme. Bien meilleures que les obligations, certificats de dépôts et l'argent comptant, qui de toute façon, selon lui, ne seraient pas non plus de grand secours si le toit venait effectivement à s'effondrer sur nos têtes.

Un autre grand investisseur, Warren Buffett, semble partager la même vision des choses. Dans l'article qu'il écrivait récemment dans le New York Times, il annonçait son intention d'être très actif sur le marché à la suite de la dégringolade boursière de l'automne. Pourtant, le pdg de Berkshire Hathaway -- un homme consulté par le gouverneur de la Californie, le républicain Arnold Schwarzenegger, et le nouveau président des États-Unis, Barack Obama -- était certainement bien au fait de l'état lamentable de l'économie mondiale au moment d'écrire ces lignes. Le temps était tout de même venu, selon lui, d'acheter des actions. De plus, il estimait que l'argent comptant était la pire protection possible en ces heures d'incertitude:

(...)

«Today people who hold cash equivalents feel comfortable. They shouldn’t. They have opted for a terrible long-term asset, one that pays virtually nothing and is certain to depreciate in value. Indeed, the policies that government will follow in its efforts to alleviate the current crisis will probably prove inflationary and therefore accelerate declines in the real value of cash accounts.»

(...)

C'est un peu long comme introduction et c'est pourquoi je vous ramène, à la fin de cet article, au vidéo de CBS. Écoutez-le avec attention, mais ne vous découragez pas pour autant. Pensez que les compagnies dont vous êtes actionnaires -- si elles sont bien choisies -- survivront au ralentissement économique. À titre d'exemple, juste aujourd'hui, six compagnies dont les actions sont inscrites sur les marchés boursiers nord-américains ont annoncé une augmentation de dividende. En février, je compte déjà 46 compagnies qui ont fait de même. Bien sûr, cela ne vous empêche pas d'acheter aussi de l'or, de la nourriture et des armes, comme le suggèrent les Felix Zulauf de ce monde. Si toutefois c'est votre intention, posez-vous d'abord cette simple question: pourrez-vous vraiment vous retrancher dans un bunker et défendre votre patrimoine, si jamais ça en vient là?

Voilà de bons éléments de réflexion.

Bonne journée!


jeudi 12 février 2009

Computer Modelling refait le coup!


Computer Modelling vient de joindre la liste des compagnies en mesure de hausser leur dividende en plein milieu de ce que certains décrivent comme la pire crise économique des 100 dernières années.


Le petit concepteur et fournisseur de logiciels destinés à l'industrie des hydrocarbures a en effet annoncé hier après-midi, juste avant la clôture des marchés, que son dividende trimestriel passait de 14 à 15 cents l'action, soit 7% de mieux. Ce dividende sera versé le 13 mars aux actionnaires inscrits au registre le 2 mars.

Fait intéressant à noter: il s'agit du quatrième trimestre sur cinq où la direction de cette compagnie de Calgary décide de hausser le dividende. Voici le détail des versements précédents tiré du profil boursier que j'ai tracé tout récemment:

- Février 2008: hausse de 33.3% à 10 cents.
- Mai 2008: div. de 10 cents + div. extra. de 12.5 cents.
- Août 2008: hausse de 20% à 12 cents.
- Novembre 2008: hausse de 17% à 14 cents.


Croissance accélérée


Pour ceux qui s'inquiètent de savoir si la direction est prudente de se montrer aussi généreuse avec ses actionnaires, les résultats financiers trimestriels, publiés plus tard en soirée, répondent aux interrogations de façon éloquente.

Moi qui s'intéresse à la compagnie depuis plusieurs années, j'ai été surpris de constater que, loin de prendre une pause en raison du ralentissement économique, la croissance de la compagnie se maintient, voire s'accélère.

Quelques chiffres pour vous en convaincre: par rapport au trimestre comparable de l'an dernier, les revenus sont en progression de 59%, à 11,6 millions $; le bénéfice net de 132%, à 4,9 millions $; le bénéfice net par action de 115%, à 0.28$.

La croissance est également remarquable par rapport au trimestre précédent: 21.6% au plan des revenus; 65.2% pour le bénéfice net; 64.7% pour le BPA. Ces chiffres exceptionnels trouvent leur explication, selon moi, par l'amélioration de la marge brute, de 75% à 82%.


Pour les neuf premiers mois de l'année fiscale 2009, les résultats sont tout aussi exceptionnels avec des revenus de 29,5 millions $ (55% de mieux que la période correspondante il y a un an), un bénéfice net de 10,49 millions $ (+129%) et un BPA de 0.61$ (+126%).


Malgré les 8,3 millions $ versés en dividendes en neuf mois, l'encaisse se chiffrait à la fin de décembre à 28,5 millions $, soit 5 millions $ (21.6%) de plus qu'à la fin de l'année fiscale précédente, le 31 mars 2008.
J'en conclus qu'un autre dividende spécial n'est pas à exclure, bien que la direction, fidèle à son habitude, ne fasse aucune promesse à ce sujet.

En ce qui concerne les prochains trimestres, je m'en tiendrai simplement au commentaire du président directeur-général, Kenneth M. Dedeluk:

«Dans le contexte actuel de bas prix pour les produits de base, d'accès restreint au crédit et d'incertitude généralisée au plan économique, il apparaît probable que les producteurs de pétrole vont diminuer leurs dépenses en capital. Cependant, étant donné les avantages offerts par notre technologie à nos clients et leur besoin grandissant d'utiliser des méthodes de production novatrices, nous demeurons prudemment optimistes que nos ventes de licences de logiciels resteront fortes.»

Ça me convient parfaitement.


Bonne journée!