jeudi 19 février 2009
Groupe BMTC, toujours aussi rentable
Depuis le temps que je m'intéresse à Groupe BMTC, je ne me souviens pas d'un seul trimestre où j'ai été déçu de prendre connaissance des derniers résultats financiers de cette société dirigée de main de maître par son pdg et principal actionnaire, M. Yves Des Groseillers.
Le communiqué publié hier soir était tout à fait dans la tradition de cette entreprise qui opère les chaînes de meubles et appareils électroniques et électro-ménagers Brault & Martineau et Ameublements Tanguay. Sans le moindre artifice, la direction nous apprend que le bénéfice net pour l'année 2008 totalise 69,9 millions $, soit 20,9 millions $ (42.6%) de plus qu'en 2007. Le bénéfice net par action atteint 2.36$ comparativement à 1.54$ l'année précédente pour une amélioration de 53.2%. Les revenus ont culminé à 856,2 millions $ (841,5 millions $ en 2007).
Fait à noter, la direction explique dans son communiqué que «la comptabilisation aux résultats du coût des options a eu pour effet d'augmenter le bénéfice net par action de base de 0.20$ comparativement à une réduction de 0.20$ par action pour l'exercice précédent». En tenant compte de cet élément et de certains autres, le bénéfice net aurait été de 61,4 millions $ en 2008 et de 56,4 millions $ l'année précédente. Groupe BMTC, rappelons-le, est l'une des rares sociétés publiques à comptabiliser le coût de ses options sur une base continue.
Pour le trimestre terminé le 31 décembre, le bénéfice net est 21,8 millions $, 35% de mieux qu'en 2007 (16,1 millions $), malgré des ventes en recul de 6,7 millions $ (216,8 millions $ comparativement à 223,6 millions $). Le BPA se chiffre à 0.79$, soit 29 cents de plus qu'en 2007 à 0.50$.
Ajusté en fonction du coût des options, le bénéfice net aurait été de 22 millions $ et de 17,5 millions $ pour 2008 et 2007 respectivement.
Mon opinion
La croissance des ventes est évidemment très marginale. Aucune surprise de ce côté, compte tenu que le ralentissement économique a commencé à se faire sentir avec plus de force au dernier trimestre. Groupe BMTC doit aussi composer avec la déflation des prix des téléviseurs numériques, cinémas-maison, ordinateurs et autres appareils électroniques, ce qui a pour effet de freiner la croissance des revenus en chiffres absolus même si le nombre d'unités vendues augmente.
Quoi qu'il en soit, je trouve ces chiffres franchement très bons, surtout lorsque comparés à ceux du principal concurrent, Meubles Léon, également dévoilés hier. Sans entrer dans les détails, je constate que cette compagnie ontarienne -- elle aussi très bien gérée -- affiche une meilleure croissance des ventes, mais sans toutefois que cela se traduise par une aussi forte rentabilité. Il faut dire qu'une bonne partie de l'augmentation du chiffre d'affaires pour le dernier trimestre est attribuable à l'acquisition d'Appliance Canada.
Enfin, les actionnaires de Groupe BMTC sont certainement mieux placés que ceux d'un autre compétiteur important, la Fiducie de revenu Groupe Brick qui opère entre autres les magasins The Brick. Les pauvres ont en effet appris hier que la société suspendait jusqu'à nouvel ordre le versement de la distribution mensuelle de 0,05$. C'est un deuxième coup dur en peu de temps, car en novembre la distribution avait été réduite de moitié. L'unité de The Brick a fini la journée d'hier à 1.60$, en baisse de 1.05$, soit 39.6%. De quoi s'appauvrir vraiment, comme vous pouvez le constater...
À dire vrai, plus rien ne m'étonne avec ce détaillant. Je pense depuis déjà un bon moment que The Brick est une société qui a un modèle d'affaire dont l'exécution laisse pour le moins à désirer. Sa stratégie consiste essentiellement à croître géographiquement par l'implantation de nouveaux magasins. Le déploiement accéléré de son réseau a été financé par les flux de trésorerie et une part d'endettement. Inutile de dire que les résultats au bilan sont loin d'être probants.
À son introduction en bourse en 2004 à 10$ l'unité, BRK.un prévoyait distribuer 1.20$ par unité, soit 0.10$ mensuellement. Si je ne m'abuse, en un peu moins de cinq ans, la distribution n'a jamais été augmentée, en dépit du fait que les revenus sont passés de 921 millions $ à près de 1,5 milliard $ en 2008. En clair, la direction ne s'est pas montrée en mesure de créer de la valeur ajoutée pour les actionnaires. Qui plus est, les 272 millions $ obtenus lors de l'appel public à l'épargne de 2004 ont fondu, car la capitalisation boursière de la fiducie est passée sous les 80 millions $.
Bonne chance à Fairfax Financial qui est devenue un important actionnaire l'automne dernier. Je ne serais d'ailleurs pas surpris que le pdg Prem Watsa -- surnommé le «Warren Buffett canadien» -- ait quelque chose à voir dans la décision de suspendre la distribution mensuelle.
C'est à suivre.
Bonne journée!
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